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Le blog de Jean Roche - BETEN International

Un pionnier français à la conquête de l’Est

16 Mai 2011, 11:12am

Publié par jeanroche

Auteur : n.c.

Publication : septembre 2000, Faits & Projets

« J’ai fait tout le tour de l’Union Soviétique à l’époque où personne n’y mettait les pieds »  s’exclame Jean Roche, aujourd’hui PDG de Beten Ingénierie International.

Jeune ingénieur dans les années 60 et étudiant à Strasbourg, Jean Roche projette, avec quelques camarades, son voyage d’étude en Ukraine. Juste après la guerre froide, c’est une décision singulière et novatrice. Malgré l’incrédulité ambiante et le pessimisme de quelques-uns, mais surtout, grâce à beaucoup d’indépendance et d’initiatives, il réussit à bénéficier du soutien de Gaz de France qui organise le voyage. En 1967, Jean Roche entre à l’Université de Kiev.

Vingt ans plus tard, ses amis de l’époque, devenus ingénieurs, le sollicitent pour la construction de leurs usines en URSS. Intéressé mais prudent, il préfère observer et se rendre compte sur place l’état de la situation. En 1986, il retourne donc en URSS. Il visite à Stalingrad le grand barrage sur la Volga, l’usine de tracteurs Antonorg et pointe jusqu’à Moscou, où il constate, quelque peu refroidi, qu’il faut cinq à dix ans pour bâtir une usine… Finalement Jean Roche accepte une collaboration, mais les usines (dites modulaires) sont d’abord construites en France puis livrées en Ukraine.

Cependant, au fil du temps et des contrats, et toujours après inspections sur le terrain, il construit de plus en plus à l’étranger. Une usine est montée à Bakou (Azerbaïdjan) avec un contrat ANVAR, ce qui est une première à l’époque, et une autre est en cours à Alexandria (Ukraine) lorsque survient l’effondrement de l’URSS (1991) et de son système bancaire, bloquant pour un temps toutes les opérations.

Heureusement l’Ukraine, devenue indépendant, autorise la reprise et l’achèvement de la construction de l’usine.

Installé à Odessa, il pose ensuite sa candidature à Bruxelles pour les premiers contrats TACIS et propose un projet mûri par ses expériences avec les combinats, les secteurs agricole et agro-alimentaire. Cela consistait à vendre des mini-usines modulaires (huilerie, beurrerie…) et de se faire rémunérer en matières agricoles. Des tonnes de tournesol ont été ainsi exporté d’Odessa vers Moscou et Bakou par la Volga ou la Mer Caspienne. Puis, la crise est arrivée en Ukraine. La corruption dans les ports, les retards ou lors défauts de livraisons et l’écrasante concurrence des riches sociétés américaines persuadent Jean Roche de se replier sur Kiev.

Depuis, ce pionnier français de l’Ukraine n’a pas renoncé à toutes ses activités. Il anime aujourd’hui la société Beten Ingénierie International Divisées en six secteurs d’activités, Beten s’occupe de consulting (avec des études de faisabilité technico-économiques dans les secteurs industriel et agricole), d’immobilier (achat, vente, location, rénovation des locaux) et de construction d’usines (surtout pharmaceutiques et agroalimentaire). Un deuxième volet relie trois activités concernant l’agriculture, avec la vente de machines (tracteurs, semoir…) et de mini-usines de transformation, le stockage, la transformation et la vente des produits agricoles (société Balzac) et enfin production sur 1 000 ha de culture oléagineuse de céréales et de légumes (société Colza).

DSCN2348.JPGDepuis l’Indépendance et la dégradation de l’économie ukrainienne, le secteur agricole, malgré les riches terres fertiles, n’a cessé de décliner. Toutefois, des lois et des décrets de 1999 ainsi que l’évolution de la politique générale et un meilleur contrôle de l’environnement  autorisent désormais les opportunités de développement pour certaines cultures. Beten, après avoir travaillé plusieurs années sur le marché de compensation agricole, a choisi de maîtriser ses filières d’approvisionnement et, en conséquence, de fonder et de développer ses propres cultures.

Dans le cadre d’une procédure FASEP financé par le ministère des Finances français, une étude sur la relance de la culture du Colza et de la trituration de son huile en Ukraine, menée par Beten et effectuée en liaison avec l’Institut des plantes crucifères de l’Ivanofrankovsk, démontre la possibilité de transformer des produits agricoles et l’opportunité commerciale de cette activité sur les marchés locaux, de la CEI et au niveau international, Beten a engagé des Français (Agropol et Cetiom) et des Ukrainiens (UEC).

Beten a donc réalisé un projet pilote portant sur la culture de 400 ha de Colza d’hiver et prévoit se diversifier en pratiquant une rotation la plus optimale de plusieurs variétés.

Ce projet, prenant de l’ampleur, Beten a décidé de l’ouvrir à des partenaires français (semenciers, agriculteurs, fournisseurs de matériel…) intéressés par le développement international. Les structures locales étant en place, les perspectives d’évolution peuvent s’étendre jusqu’à 10 000 ha de culture dans ce district et de nombreux contacts ont été pris dans d’autres régions d’Ukraine.

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